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Histoire : l’avant-garde nègre
Au Portugal, il n’existe pas une ville qui ne possède sa rue ou sa place du Marquis-de-Pombal. À Lisbonne, la Praça Marquês de Pombal constitue le centre névralgique de la capitale. Les Lisboètes savent que c’est un hommage à l’un des hommes politiques les plus importants de l’histoire du pays, Sebastião José de Carvalho e Melo, comte d’Oeiras, marquis de Pombal. Ce qu’on sait moins, c’est que ce grand homme d’État est né de l’union entre un Portugais et une Angolaise.
Considéré comme le modernisateur de Lisbonne, celui qui mit fin en 1761 à l’utilisation de la main-d’oeuvre servile africaine était aussi un despote éclairé. Issu de la petite noblesse provinciale, il est arrivé tardivement dans l’arène politique ; c’est le tremblement de terre qui détruisit Lisbonne à 85 % en 1755 qui l’a propulsé sur le devant de la scène… Pombal a pris les choses en main alors que la famille royale a fui la capitale. Il a ramené l’ordre et assaini la cité. On lui doit la reconstruction de la ville basse (a Baixa) telle qu’elle existe encore aujourd’hui. Dans le même temps, il a déclenché une offensive d’une rare cruauté contre la noblesse, avec des exécutions publiques des familles les plus importantes du Portugal et l’expulsion des Jésuites. Lorsqu’en 1776 Joseph Ier quitte le pouvoir, sa fille Marie Ire de Bragance met le vieux marquis à l’écart. Il meurt en 1782, laissant un héritage mais aucun héritier.