« Il m’a dit : ‘Les bérets rouges sont entrés dans le stade, ils tirent.’ Effectivement, j’entendais les tirs, les cris, son essoufflement. Puis d’un coup, je ne l’entendis plus […]. Le silence total, comme si quelqu’un avait éteint le téléphone. Depuis, je n’ai plus entendu sa voix. Plus aucune nouvelle, aucun contact. »
Devant le tribunal, Oury Baïlo Bah raconte ses derniers échanges avec son frère, El Hadj Hassane Bah, le 28 septembre 2009. Son cadet n’avait que 36 ans, venait de se marier et d’intégrer la fonction publique comme archiviste. « C’était l’homme à tout faire de la famille », précise Oury Baïlo Bah, assis dans son fauteuil roulant.