À l’étage du bâtiment principal du ministère de l’Élevage et de la Santé animale, Hassan Bouba règne en maître sur les quarante mètres carrés qui lui servent de bureau. Sur sa large table de travail fabriquée en Chine, quelques piles de dossiers, trois téléphones et un ordinateur à écran plat. Un confortable fauteuil à roulettes est réservé au ministre, tandis que deux sièges sont installés face à lui pour ses visiteurs.
Dans le petit salon attenant, un frigo est branché, chargé de maintenir l’eau et les jus de fruits au frais. Sur le petit appareil, une bouteille d’alcool blanc est aussi posée. De la vodka. Hassan Bouba en est friand et déguste régulièrement quelques verres avec ses interlocuteurs, en particulier russes. Le breuvage lui a d’ailleurs été offert par l’ambassade de Russie en Centrafrique. La récompense de bons et loyaux services ? Depuis 2018, l’ancien rebelle s’est imposé à Bangui comme l’un des partenaires privilégiés des hommes de Moscou et du groupe Wagner.