Dans ce dossier
Agro-industrie : un potentiel à développer
Il a délaissé le métier de trader céréalier qui l’avait conduit à Nouakchott pour une carrière entrepreneuriale. Arrivé en Mauritanie en 1998, ce polytechnicien a décidé de se positionner sur le secteur de la minoterie pour faire oeuvre utile : permettre à un pays en développement de réaliser de substantielles économies en transformant le blé sur place plutôt qu’en important de la farine. En partenariat avec des actionnaires mauritaniens qui détiennent 40 % de l’entreprise – les 60 % restants lui revenant -, il a donc investi dans une usine comprenant un silo d’une capacité de stockage de 25 000 tonnes, deux unités produisant respectivement 220 tonnes de farine de boulangerie et 60 tonnes d’aliments pour bétail par jour.
L’homme d’affaires, âgé de 40 ans, qui revendique aujourd’hui 50 % de parts de marché, a appris à jongler avec les aléas de l’entrepreneuriat en Afrique : deux groupes électrogènes de secours prennent le relais lors des nombreuses coupures de courant, préjudiciables à cette entreprise qui tourne en continu. Si le problème le plus crucial pour lui reste le manque de personnel qualifié, il en faudrait davantage pour décourager Éric-Bastien Ballouhey, fasciné par une activité aux facettes multiples. « C’est, dit-il, un métier complet, extrêmement local – 80 % de la production est distribuée dans le pays -, mais aussi mondial car tributaire, par exemple, des aléas de la météo dans les pays d’où sont importées les matières premières. »