Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, devrait se rendre cette semaine au Mozambique pour « discuter et évaluer les conditions de reprise des activités » d’exploitation de gaz naturel au large de la province du Cabo Delgado, dans le nord-est du pays, a-t-on appris ce 1er février auprès de sources gouvernementales mozambicaines. Il doit s’entretenir avec le président mozambicain Filipe Nyusi.
Le géant français de l’énergie, qui n’a pas confirmé la visite, a suspendu net il y a près de deux ans son projet d’exploitation de gaz naturel pesant 16,5 milliards d’euros, après une attaque jihadiste d’ampleur à quelques kilomètres de son site de la péninsule d’Afungi. En mars-avril 2021, une attaque surprise et coordonnée dans le port de Palma a contraint TotalEnergies à suspendre la construction de son futur site d’exploitation de gaz naturel.
Un projet d’ExxonMobil suspendu, Eni encore présent
Le Mozambique détient de vastes gisements au large de ses côtes sur l’océan Indien. Leur découverte il y a plus de dix ans avait fait miroiter au pays une place parmi les dix premiers exportateurs de la planète. Mais la ruée des grands producteurs mondiaux d’énergie a été entravée par les violences de groupes armés dans la province pauvre du Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie. Les attaques ont déjà fait plus de 4 500 morts dont plus de 2 000 civils, selon l’ONG Acled, et déplacé un million de personnes, selon l’ONU.
En 2021, plus de 3 000 soldats africains ont été déployés en soutien à l’armée mozambicaine à la peine pour endiguer les violences. Les attaques ont baissé d’intensité mais des incidents sporadiques se poursuivent. Outre le projet de TotalEnergies, un projet de l’Américain ExxonMobil est également suspendu. Seul l’Italien Eni a tiré son épingle du jeu avec une installation flottante en eaux profondes. Les premières exportations ont commencé en novembre.
(avec AFP)