Elle avait déjà suspendu en décembre sa participation aux mécanismes de mise en oeuvre de l’accord de paix, arguant de « l’absence persistante de volonté politique » de la junte au pouvoir. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) indique désormais « qu’elle ne prendra pas part à la commission chargée de la finalisation du projet de Constitution », fait-elle savoir dans un communiqué transmis samedi 28 janvier à l’AFP.
« Net recul »
La CMA « se démarque des déclarations unilatérales du ministre (des Affaires étrangères Abdoulaye) Diop à la tribune des Nations unies ce 27 janvier 2023 parlant ‘d’élans freinés’ dans la mise en œuvre de l’Accord par les mouvements signataires ». Selon elle, il s’agit « d’une dégradation évidente du processus consacrant un net recul d’intérêt de la partie gouvernementale à l’Accord de paix ».
Dans un communiqué signé par son porte-parole Almou Ag Mohamed, la CMA « réitère avec insistance sa demande de réunion en un lieu neutre avec la médiation internationale pour discuter de la viabilité de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ».
Consensus sur la nécessité d’une réforme
Le projet de nouvelle Constitution constitue un élément clé du vaste chantier invoqué par la junte pour se maintenir au pouvoir jusqu’en 2024. Après son coup d’État, Assimi Goïta avait déclaré que l’« espoir commun d’une démocratie rénovée, ainsi que d’un État mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux, repose sur cet avant-projet ».
Les acteurs politiques maliens s’accordent de longue date sur la nécessité d’une réforme constitutionnelle. L’actuelle Constitution, datant de 1992, passe pour un facteur de la crise politique que traverse le pays depuis des années et qui amplifie la grave crise sécuritaire en cours.
(Avec AFP)