À la fin de décembre, alors qu’une année éprouvante s’achève pour lui, Mohamed Ould Abdelaziz se remémore, à l’ombre d’une khaïma dressée dans son ranch de Benichab, l’un des épisodes les plus marquants de sa vie. Nous sommes en 2009. Alors en pleine campagne pour l’élection présidentielle, le tombeur, quelques mois plus tôt, du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi monte à bord d’un hélicoptère, avec une poignée de conseillers et de gardes du corps.
En vol, l’appareil subit une avarie et doit atterrir en urgence au milieu du désert, entre Nema et Oualata, dans la dangereuse région du Hodh el-Chargui, frontalière du Mali. L’équipage a frôlé la catastrophe, mais tous sont sains et saufs. Après une longue marche, ils sont recueillis par un berger pour la nuit. Ce souvenir est d’autant plus vivace qu’Aziz n’a envoyé ce soir-là qu’un seul message d’alerte, à son chef d’état-major : Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.