Pour « contester la manière dont ce gouvernement gère [les] deniers publics » et dénoncer « le recul démocratique et l’impunité des hommes du pouvoir », la principale coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi (YAW), avait appelé à manifester ce vendredi 6 janvier.
La Cour des comptes du Sénégal a en effet relevé des irrégularités dans les dépenses réalisées en 2020 et 2021 à partir du « fonds de riposte contre les effets du Covid-19 » et l’a signalé dans un rapport d’audit publié mi-décembre. Financé par l’État du Sénégal et des bailleurs, ce fonds s’élève à 1 000 milliards de F CFA (1,5 milliard d’euros), dont plus de 740 milliards ont été officiellement dépensés, selon le document. Mais les enquêteurs ont pointé des « manquements », des « surfacturations », et noté des « absences de justificatifs » pour des dépenses dont certaines, en outre, ne sont « pas liées au Covid ».
Ouverture d’informations judiciaires
Selon le gouvernement, les défaillances relatées portent sur moins d’un pour-cent du montant total. Mais il a affirmé vouloir suivre les recommandations de la Cour des comptes, qui a demandé l’ouverture d’informations judiciaires contre des responsables de certains ministères.
En revanche, le préfet de Dakar n’a souhaité « donner [une] suite favorable » à la requête de l’opposition, qui souhaitait manifester. Raison invoquée dans son arrêté : « Le lieu retenu fait l’objet de travaux d’envergure », notamment pour préparer la Fête de l’indépendance, prévue le 4 avril. Et la « présence continue d’engins et d’ouvriers rend désormais impossible la tenue de rassemblements, en raison des risques d’accident » et de retard des travaux, selon le préfet.
(avec AFP)