Perpétuité pour dix des accusés du procès de l’attentat de Grand-Bassam

Le verdict du procès de l’attentat de Grand-Bassam a été rendu ce mercredi 28 décembre. Dix des accusés, dont ceux présents et les deux hommes considérés comme les « cerveaux » de l’attaque, ont écopé de la peine maximale, huit autres sont relaxés.

Les quatre accusés de l’attentat de Grand-Bassam présents lors du procès, devant les juges, à Abidjan le 22 décembre 2022. © Sia Kambou/AFP

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Publié le 28 décembre 2022 Lecture : 2 minutes.

La perpétuité, soit la peine maximale, pour dix des accusés, dont ceux considérés comme les « cerveaux » de l’attentat terroriste, c’est ce qu’ont décidé les juges au terme d’un mois d’un procès historique. Huit autres prevenus ont été relaxés.

C’est la première fois que le tribunal d’Abidjan devait se pencher sur une affaire terroriste d’une telle ampleur. Le 13 mars 2016, sur la plage de Grand-Bassam, 19 personnes ont été tuées et 33 blessées. L’attaque, revendiquée par Aqmi, avait suscité un véritable choc en Côte d’Ivoire et illustré la force de frappe des groupes jihadistes au Sahel. Elle a marqué un tournant dans la lutte anti-terroriste.

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Un procès nécessaire…

Les juges ont ainsi suivi les réquisitions du procureur de la République. Le 21 décembre, Richard Adou avait demandé la prison à perpétuité, « une peine exemplaire et dissuasive », contre dix des dix-huit accusés, dont les deux « cerveaux » de l’attaque et les quatre présents au tribunal : Cissé Hantao Ag Mohamed, Kounta Sidi Mohamed, Cissé Mohamed et Hassan Barry.

Les avocats de la défense, commis d’office quelques jours avant le début des audiences, avaient quant à eux plaidé pour l’acquittement de certains de leurs clients, dont les quatre présents, estimant que le procureur n’avait pas fourni « d’éléments indiscutables qui rattachent les accusés aux faits ». Ils craignaient à haute voix que la justice n’en fasse des « bouc-émissaires ».

… mais forcément insatisfaisant

Si le procès était nécessaire six ans après les faits, il s’annonçait comme insatisfaisant pour les familles des victimes. En effet, il manquait sur les bancs des accusés les trois assaillants – qui ont été abattus par les soldats ivoiriens lors de l’assaut le jour de l’attaque –, mais aussi quatorze des dix-huit prévenus, en fuite.

Parmi eux, les hommes présentés comme les cerveaux de l’attentat. Kounta Dallah, d’abord, dont le visage avait été diffusé peu après la tuerie, alors qu’il prenait la fuite via l’aéroport d’Abidjan. Ce Malien, qui s’est rendu en Côte d’Ivoire à la mi-février 2016, a été présenté au fil des audiences comme celui qui a coordonné l’attaque.

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Mimi Ould Baba, considéré également comme l’un des chefs de la cellule qui a perpétré l’attentat de Grand-Bassam, est quant à lui toujours au Mali, où il a été arrêté par l’armée française en 2017. Il est également accusé d’avoir été le « chef des opérations » des attaques contre le café Cappuccino et l’hôtel Splendid à Ouagadougou, qui ont fait 30 morts en janvier 2016. 

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