Politique

Maroc : Akhannouch à l’épreuve de la loi de finances

La réforme fiscale, et tout particulièrement la très impopulaire retenue à la source, suscitent de fortes résistances. Une grève des professions libérales est annoncée à partir d’aujourd’hui.

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Mis à jour le 6 décembre 2022 à 12:29

Manifestation contre la vie chère, à Rabat, le 4 décembre 2022. © AFP

Avocats, pharmaciens, architectes, médecins libéraux, vétérinaires, comptables, ingénieurs topographes… Les syndicats représentant les professions libérales ne cessent de manifester devant le Parlement, à Rabat, ces dernières semaines. Le 15 novembre dernier, ils étaient des milliers sur l’avenue Mohammed-V à crier leur colère et leur désarroi. « On n’en peut plus ! », scandaient-ils à l’unisson.

Ce dimanche 4 décembre, des manifestants étaient à nouveau dans la rue à l’appel d’organisations de gauche pour protester contre « la vie chère » et dénoncer « un gouvernement qui incarne le mariage de l’argent et du pouvoir ».

En cause, les mesures fiscales prévues dans le projet de loi de finances 2023 (PLF 2023), et tout particulièrement la retenue à la source sur honoraires et autres rémunérations assimilées. Il s’agit de la mesure la plus critiquée de ce projet qui s’inscrit dans le cadre de la réforme du système fiscal marocain. En mettant en place une unification du taux non libératoire de 20 % pour les professionnels du secteur libéral, le gouvernement cherche à optimiser le système de collecte de l’impôt.

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« Avant le sit-in, nous avons demandé des audiences au ministère des Finances, au ministre chargé du Budget et même au chef du gouvernement. Mais personne ne nous a accordé d’entretien », explique Chakib Benabdellah, président du Conseil national des architectes.

Selon lui, la mise en place du PLF sous sa forme actuelle aura pour conséquences directes une baisse d’activité, mais aussi le licenciement du personnel qualifié travaillant dans les cabinets.