Politique

Niger : l’armée annonce quinze « opérations conjointes » avec Barkhane

Quinze manœuvres militaires ont été menées, de juillet à octobre, par l’armée nigérienne et la force française dans l’ouest du pays, à la frontière du Mali, soumise depuis des années à une forte pression des groupes jihadistes.

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Mis à jour le 9 novembre 2022 à 11:45

Un véhicule militaire français à la frontière entre le Mali et le Niger, dans le cadre du retrait de l’armée française, le 28 juin 2022. © Photo by Handout / État-major des armées/ AFP

« Quinze opérations ont été conjointement planifiées et conduites dans la zone de l’opération Almahaou (force antijihadiste nigérienne, qui signifie +Tourbillon+ en langue djerma) dans la période de juillet à octobre 2022 », indique un communiqué de l’état-major des armées. Le point des opérations a été dressé « cette semaine » au cours d’une rencontre présidée par le chef d’état-major des armées du Niger, le général Salifou Modi, en présence « des partenaires français de l’opération Barkhane », souligne le texte.

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Les opérations ont permis de « détruire plusieurs plots logistiques » et « des moyens roulants » appartenant à des jihadistes présumés. « Des armes et des munitions », des « moyens de communication » ont été également « saisis » et « une trentaine de suspects interpellés », ajoute-t-il. « Ces actions (…) ont contribué à l’instauration d’un climat de sérénité ayant favorisé la reprise des activités agro-pastorales » et ont en outre permis d’effectuer des distributions de vivres et des consultations médicales gratuites dans la zone concernée, selon l’état-major. Le général Modi sa salué le « bilan positif des opérations » ainsi que « la bonne collaboration » avec Barkhane.

Onze civils tués

Almahaou opère principalement dans la région de Tillabéri, secteur immense et instable située dans la zone « des trois frontières » entre Niger, Burkina Faso et Mali, théâtre depuis 2017 d’actions sanglantes de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI). Niamey s’inquiète du vide sécuritaire laissé par le départ français du Mali, estimant que ce retrait « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire » le long des 800 km de frontière avec son voisin.

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Au moins onze civils ont été tués il y a une semaine dans la région de Tillabéri lors de l’attaque de trois camions et d’une moto par des jihadistes présumés. Quelque 3 000 militaires français sont toujours déployés dans le Sahel – dont 1 730 au Niger, un des principaux alliés de Paris – après leur retrait total du Mali. La force Barkhane a été chassée du Mali par la junte au pouvoir depuis 2020, qui est soupçonnée de travailler avec le groupe paramilitaire russe Wagner.

(Avec AFP)