Gendre de l’ancien président Ben Ali, Sakhr el-Materi a décidément la baraka. Et des amis influents. Alors que le ministre tunisien de la Justice avait, le 14 décembre, maladroitement annoncé son arrestation aux Seychelles et sa prochaine extradition vers la Tunisie, où il est accusé de corruption et de détournement de fonds publics, l’ex-tycoon a encore réussi à passer entre les mailles du filet. Les autorités saoudiennes sont intervenues pour obtenir des autorités seychelloises qu’il soit relâché et puisse gagner Djeddah à bord de son jet privé.
En fait, il n’avait été arrêté que parce que son passeport diplomatique, emporté avec lui lors de sa fuite avant la chute de Ben Ali, n’était plus valable. Encore raté, donc, pour Tunis, qui avait déjà réclamé en vain son extradition au Qatar, où Materi s’était réfugié après la révolution. Mais, après le Four Seasons de Doha et les plages seychelloises, pas sûr qu’il goûte très longtemps l’hospitalité saoudienne…
Sakhr el-Materi s’était marié à Nesrine, la quatrième fille de Ben Ali et la première de Leïla Trabelsi, en 2004. En quelques mois, il avait pris la tête de nombreuses sociétés et s’était attiré les faveurs de son influente belle-mère, pour devenir quasiment le dauphin de Ben Ali. Avant la révolution.