Burundi : l’UE lève les sanctions contre Gervais Ndirakobuca, le Premier ministre d’Évariste Ndayishimiye

L’Union européenne a annoncé le 25 octobre que le Premier ministre burundais n’était plus visé par les sanctions qui le visaient depuis la terrible répression de l’opposition qui avait sévi dans le pays d’Afrique de l’Est en 2015.

Gervais Ndirakobuca, Premier ministre burundais, le 7 septembre 2022. © AFP.

Publié le 26 octobre 2022 Lecture : 2 minutes.

La délégation de l’Union européenne (UE) au Burundi a annoncé mardi que l’UE avait levé les sanctions qui pesaient contre trois personnes dans le pays, dont le Premier ministre, pour leurs rôles dans la crise politique de 2015 qui avait fait au moins 1 200 morts. Accusé d’être l’un des acteurs de la violente répression menée durant la crise politique de 2015, Gervais Ndirakobuca, nommé Premier ministre le 7 septembre, a été visé par des sanctions américaines qui ont été levées à partir de fin 2021.

« Je vais t’étendre raide mort »

Il restait en revanche parmi des personnalités visées par des sanctions de l’UE pour son rôle dans cette crise. Durant la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1993 et 2006, et fait 300 000 morts, il avait hérité du surnom « Ndakugarika », signifiant littéralement « Je vais t’étendre raide mort » en kirundi, la langue nationale.

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Dans un communiqué, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, tout en reconnaissant « l’engagement intense » du Burundi sur la question notamment des droits humains, note que « des défis majeurs restent non abordés ».

Outre l’actuel Premier ministre, les sanctions pesant sur Godefroid Bizimana, ancien directeur général adjoint de la police, et Léonard Ngendakumana, ancien général, ont également été levées.

Un régime sous l’emprise de puissants « généraux »

Les sanctions, prises par l’UE le 1er octobre 2015, concernaient notamment des « restrictions en matière de déplacements » et le « gel des fonds ». En 2015, l’opposition avait jugé illégale la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. La contestation qui avait suivi avait été violemment réprimée, avec des exécutions sommaires, disparitions, détentions arbitraires, tortures et violences sexuelles contre toute voix dissidente. Cette crise a fait au moins 1 200 morts et poussé quelque 400 000 Burundais à l’exil.

Depuis son accession au pouvoir en 2020, le président du Burundi, Évariste Ndayishimiye qui a pris la suite de Pierre Nkurunziza, décédé la même année, balance entre signes d’ouverture du régime, qui reste sous l’emprise de puissants « généraux », et ferme contrôle du pouvoir avec des atteintes aux droits humains dénoncées par des ONG.

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(Avec AFP)

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