L’histoire est tragiquement banale surtout dans cette vaste zone maritime située au large de Zarzis, dans le sud tunisien, et des côtes libyennes. Passage obligé de la migration clandestine, l’endroit bat tous les records mondiaux de mortalité, devançant même la frontière americano-mexicaine. Le 21 septembre, le temps est splendide quand une embarcation met le cap sur l’île italienne de Lampedusa. C’est un passeur bien connu, “El Barizi” (le Parisien), qui a organisé la traversée pour un groupe de 18 personnes, toutes venues du même quartier de Zarzis.
Quelques heures après le départ, les proches perdent tout contact avec l’embarcation et alertent les autorités locales, qui ne réagissent pas. Les familles, qui savent que la mer restitue souvent les corps, scrutent le rivage. Celui de Malek, 23 ans, finit par s’échouer sur une plage de Djerba. Le téléphone retrouvé dans sa poche montre