LE MATCH DE LA SEMAINE – Tous deux se disent « ouvert au dialogue ». Mais il suffit de s’entretenir quelques minutes avec Mohamed Moussa, le directeur général de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), ou avec François Gomis, le secrétaire exécutif de l’Union des syndicats de contrôleurs aériens de l’Asecna (Usycaa) pour comprendre à quel point le fossé qui les sépare désormais sera dur à combler.
Rien de personnel, pourtant, entre ces deux hommes qui se connaissent peu. Si le premier assure avoir personnellement rencontré son adversaire « cinq fois depuis que cette affaire a commencé », le syndicaliste soutient n’avoir rencontré son patron qu’une fois sur les derniers mois, lors de l’ouverture du précédent round de négociations, les 29 et 30 août. Un élément de plus dans la véritable guerre de communication à laquelle se livrent les deux camps.
Une grève illégale mais maintenue
Syndicats et patronat s’opposent en premier lieu sur la légitimité du mouvement. « J’ai porté plainte devant neuf tribunaux, et les neuf tribunaux m’ont donné raison et ont déclaré cette grève illégale et l’ont interdite », assène Mohamed Moussa, qui pilote l’institution depuis 2017 – il a été réélu en 2020 pour un second et dernier mandat de quatre ans. Jusqu’au bout, le Nigérien, ancien ministre de l’Intérieur et des Transports dans son pays, mais aussi ingénieur de l’aviation civile qui a fait une bonne partie de sa carrière au sein de l’Asecna, a cru que la grève serait évitée. Au début d’août, il assurait ainsi dans nos colonnes que le dialogue serait rétabli et qu’un accord serait trouvé avec les salariés.