Guinée : Moussa Dadis Camara face aux fantômes du passé

Treize ans après avoir reçu une balle dans la tête et été contraint de quitter le pays, le capitaine est revenu dimanche à Conakry. Son procès, aux côtés de dix co-accusés, pour les crimes commis le 28 septembre 2009, débutera ce mercredi.

Le capitaine Moussa Dadis Camara, le 11 mai 2015, à Ouagadougou. © AHMED OUOBA / AFP

Le capitaine Moussa Dadis Camara, le 11 mai 2015, à Ouagadougou. © AHMED OUOBA / AFP

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Publié le 26 septembre 2022 Lecture : 9 minutes.

Il est arrivé en pleine nuit, à 1 heure, ce dimanche 25 septembre, et réside depuis dans un lieu tenu secret, « pour des raisons de sécurité ». Moussa Dadis Camara, qui avait quitté le pays en urgence en décembre 2009 après avoir reçu une balle dans la tête, est de retour à Conakry. L’ancien président de la transition vient affronter la justice de son pays, qui l’a inculpé il y a sept ans pour « complicité de meurtres, de viols et de disparitions forcées ».

Mercredi, il comparaîtra aux côtés de dix autres accusés pour répondre des crimes commis le 28 septembre 2009. Ce jour-là, les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur les manifestants venus protester pacifiquement contre une possible candidature du président de la transition : une attaque sanglante, méthodique et organisée, accompagnée d’agressions sexuelles. Selon un rapport de l’ONU, 157 personnes sont mortes ce lundi 28 septembre et plus de 1 500 ont été blessées. Au moins 109 femmes ont également été violées.

Au sujet des évènements terribles commis alors qu’il était le président de la transition et le chef des armées, Moussa Dadis Camara a reconnu une « responsabilité morale ». Pas plus. Publiquement, il s’est toujours dit favorable à la tenue d’un procès afin de pouvoir « livrer sa part de vérité ». Ce sera un « ouf de soulagement pour les familles des victimes et pour le peuple de Guinée qui attendent, depuis treize ans, que la responsabilité des uns et des autres soit définitivement située », avait-il déclaré en décembre dernier.

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