Politique

Kenya, Angola : des élections presque parfaites, par François Soudan

Les dernières élections générales angolaises et surtout kényanes ont apporté la preuve qu’une élection africaine, y compris lorsqu’elle est intensément disputée, peut se dérouler de manière pacifique et contribuer à la stabilité d’une nation.

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Mis à jour le 23 septembre 2022 à 08:17
François Soudan

Par François Soudan

Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

© Jeune Afrique

Au rayon des idées reçues sur l’Afrique, il en est une aussi récurrente qu’une brève de comptoir éméchée : les élections y seraient par définition frauduleuses, violentes et ethnicisées, symboles de l’incapacité pathologique des sociétés africaines à assimiler toute forme de modernité démocratique.

Cette grossièreté culturaliste, qui tend à faire de certains cas, hélas bien réels, de consultations truquées une généralité presque ontologique, vient une nouvelle fois d’être démentie par les faits. Toutes deux tenues en août, avec des résultats définitifs proclamés début septembre, les élections générales kényanes et angolaises se sont déroulées dans un climat de grande maturité démocratique, les premières faisant presque figure de modèle pour l’ensemble du continent.

Effacement des lignes de clivages ethniques

L’Angola, tout d’abord. La courte victoire du MPLA et de son candidat João Lourenço est certes contestée par son principal rival, l’Unita d’Adalberto Costa Junior, qui, tout en prenant acte du verdict de la Cour constitutionnelle, estime que les résultats ne correspondent pas à la vérité des urnes. Mais cette contestation, pour fondée qu’elle soit, est l’arbre qui cache la forêt d’un processus électoral prometteur dont l’issue démontre à quel point le mécanisme de recyclage d’un parti unique en parti hyperdominant est ici arrivé en bout de course.