Macky Sall avait promis de nommer son gouvernement au lendemain de l’installation de la nouvelle Assemblée. C’est chose faite depuis le 17 septembre. Le Premier ministre, Amadou Ba, a dévoilé dans la soirée la composition de son équipe, qui devra porter l’action de l’exécutif jusqu’à la présidentielle de 2024. Nul ne sait encore si le chef de l’État y sera candidat – une question à laquelle il avait également promis de répondre au lendemain des législatives du 31 juillet –, il briguerait alors un troisième mandat.
Le président a prononcé, vendredi 16 septembre, une allocution officielle retransmise par la Radio-télévision sénégalaise (RTS) pour rappeler son rôle de « garant de l’unité nationale », et promettre des mesures de nature à pallier l’augmentation du coût de la vie et à soutenir l’emploi. Son gouvernement sera toutefois confronté à un risque de blocage sans précédent dans l’histoire du pays. Avec une seule voix d’avance à l’Assemblée nationale, les députés de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) ne bénéficient que d’une très courte majorité. Le danger auquel ils sont confrontés est d’autant plus grand que la députée – et ancienne Première ministre – Aminata Touré, au nombre des personnalités susceptibles de prendre le « perchoir », est en crise ouverte avec le pouvoir depuis le 12 septembre. Le gouvernement pourra-t-il mener ses réformes à bien sans craindre une fronde dans ses propres rangs ?