C’est peu dire que Jules Alingete entend des dents grincer. Déjà redouté, le patron de l’Inspection générale des finances (IGF) est encore plus craint depuis que son institution s’est vu octroyer un nouveau pouvoir. Il porte un nom administratif, « le contrôle a priori », et il est redoutable.
L’outil s’attaque à ceux qui veulent pérenniser « le détournement, le vol, la magouille, la corruption », explique Jules Alingete, le chef de l’IGF. « Nous avons trois sortes de contrôle : a posteriori, qui ne vient que pour constater les dégâts. Concomitant, qui se déroule au moment même des actes, et a priori, donc, qui intervient avant que les dégâts n’aient lieu », détaille-t-il.
Installés dans les provinces, les entreprises et les établissements publics congolais depuis 2021, les inspecteurs chargés de mener ce contrôle approuvent chaque semaine les plans de trésorerie et les plans de dépenses de mandataires publics. Ils interviennent notamment à la Gécamines, à la Banque centrale, et même au sein du gouvernement central ou de la Commission électorale. « La patrouille financière », comme elle est surnommée, vise toutes les factures avant que chaque paiement soit effectué.