C’est un serpent de mer qui resurgit à intervalle régulier depuis près de quarante ans. Et le poète Amadou Lamine Sall, secrétaire général de la Fondation Gorée, s’en est ému au cours des derniers jours dans une lettre ouverte au président sénégalais Macky Sall qui a largement circulé sur les sites web sénégalais et les réseaux sociaux.
« J’ai fait de la patience et de l’abnégation mes compagnons de mission. Les grands projets comme celui du mémorial de Gorée ne peuvent se traduire en actes sans le consentement du prince. Cette sorte de validation du pouvoir politique nous a manqué pendant près de douze longues et anxieuses années », écrit-il.
Affaire personnelle
Le projet est ancien. Et Amadou Lamine Sall en a fait une affaire personnelle. Depuis les années 1980 s’est progressivement imposée l’idée de construire à Dakar, sur la corniche ouest de la presqu’île du Cap-Vert, un mémorial dédié à Gorée. Enclave mémorielle insulaire, en même temps que vitrine du Sénégal, située à 3 km au large de Dakar, l’île de Gorée – classée par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1978 – est en effet devenue un sanctuaire consacré à la mémoire de la traite négrière.