C’est officiel depuis le 13 mai : Tiébilé Dramé, président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), est le conseiller spécial de Dioncounda Traoré, le président de la transition. Sa mission : « engager les contacts nécessaires avec les groupes armés du Nord » du Mali pour que les élections puissent se tenir en juillet sur l’ensemble du territoire.
Quels groupes ? Ceux qui tiennent encore Kidal – le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) -, mais aussi le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), qui sévit dans la région de Tombouctou, et les milices d’autodéfense Gandakoye et Gandaïso, dans celle de Gao. Dans un courrier adressé à la même date à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, Traoré insiste sur le fait que son conseiller est le « point focal » de toutes les initiatives en faveur de la paix dans le Nord. Autant dire que toutes celles qui évitent le palais de Koulouba ne seront pas vues d’un bon oeil.
Pour bien entamer sa mission, Tiébilé Dramé a rencontré à Ouagadougou, le 20 mai, le médiateur burkinabè, Blaise Compaoré. Sa nomination, qui n’était pas jouée d’avance, a nécessité trois longues semaines de tractations entre Traoré et Dramé. Outre le fait qu’il n’était pas sûr d’avoir les coudées franches pour assumer ses nouvelles fonctions, le nouveau conseiller est le candidat de son parti à la présidentielle du mois de juillet. Et il entend le rester.