En 1990, lorsqu’il est arrêté par les sbires du président Hissène Habré, Gali Gatta Ngothé ne donne pas cher de sa peau. Conduit dans une prison de la terrifiante Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), il sait que peu sont parvenus à sortir indemnes, voire vivants, de cet enfer. Le pouvoir est aux abois, fragilisé par la rébellion qui l’attaque depuis le nord du pays. Alors, aux ordres d’un Hissène Habré qui sombre dans la surenchère, les geôliers se déchaînent.
Entre les interrogatoires, leur prisonnier est témoin des pires horreurs : de la nourriture pleine de vers, un corps pourrissant, le meurtre d’un enfant sous les yeux de sa mère… Gali Gatta Ngothé raconte même en avoir été réduit un jour à tenter de boire son urine. Mais l’ancien gamin de Kyadé (Sud) survit, tant bien que mal. Et, le 1er décembre 1990, alors qu’Idrss Déby Itno chasse Hissène Habré de N’Djamena, il découvre que la porte de sa cellule est ouverte. Ses tortionnaires ont disparu. Le voilà de nouveau libre.