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Burkina Faso : licenciements en vue à la mine d’or d’Essakane

La mine d’or du groupe Iamgold à Essakane, au Burkina Faso, sera touchée par le plan de réduction des coûts annoncé en décembre 2013. Les employés du groupe pourraient être également affectés.

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Mis à jour le 3 janvier 2014 à 09:30

Iamgold a commencé l’exploitation commerciale de la mine d’or d’Essakane (photo) en 2010. © Iamgold

Le couperet va bientôt tomber. Reste à savoir quand exactement et avec quelle force ? Le groupe minier canadien Iamgold, opérateur et actionnaire à 90% de la mine d’or d’Essakane, dans le nord du Burkina Faso, a annoncé le 11 décembre 2013, un plan de réduction des coûts d’environ 100 millions de dollars.

Restructuration

Les actionnaires de Iamgold ont été les premiers à être affectés par cette décision : l’entreprise a annoncé une suspension du paiement des dividendes pour 2013. Cette mesure devrait permettre au groupe d’économiser environ 94 millions de dollars. Mais l’entreprise canadienne s’est engagée à poursuivre ces mesures d’économie en 2014.

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Et les employés de Iamgold, l’un des plus importants employeurs privés du Burkina Faso avec plus de 1 800 salariés, pourraient ne pas être épargnés.

Ceci d’autant plus que la produciton du site est en baisse. Sur les trois premiers trimestres de l’année 2013, Iamgold a extrait 191 000 onces d’or de la mine d’Essakane, contre 238 000 sur la même période en 2012, soit une baisse de 19,7%.

Contacté par Jeune Afrique, un cadre de la mine affirme ne pas être au courant de l’ampleur de la restructuration, mais dit ne pas se faire d’illusions : « De toute façon, il y aura des conséquences à Essakane, il faut que nous nous adaptions à la baisse du prix de l’or. »

Secteur en crise

Raison supplémentaire d’inquiétude, selon la Chambre des mines du Burkina Faso, la chute des cours de l’or a entraîné la perte de 500 emplois dans le secteur aurifère burkinabé sur la première moitié de 2013. « La crise économique qui sévit au plan international rend très difficile la levée des fonds pour le financement des activités de recherche minière, [activité] qui est à haut risque », expliquait son président, Élie Justin Ouedraogo, dans une lettre adressée en juillet dernier au ministre burkinabé des Mines et de l’Énergie.

Dans le même courrier, l’homme d’affaires a également exprimé sa crainte que la raréfaction du financement pousse les entreprises minières du pays, dans le « pire des cas », à arrêter leurs activités d’exploration. Il concluait ainsi sa lettre : « Nous croisons les doigts pour que le cours de l’or ne continue pas sa descente. » Les salariés de Essakane, aussi.