Afrique-Chine : accusé de toutes parts, Pékin contre-attaque

Des échanges toujours dynamiques, en net fléchissement ou tout à fait insignifiants ? À l’heure où l’inflation mondiale atteint des sommets et où les équilibres géopolitiques sont en pleine reconfiguration, quid de la relation sino-africaine et des enjeux qui sous-tendent les partenariats entre le continent et le géant asiatique ? Jeune Afrique fait le point.

Lors de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique à Xinhua, capitale de la province du Hunan, en Chine, le 28 septembre 2021. L’événement de quatre jours a attiré, selon les organisateurs, près de 900 entreprises d’une quarantaine de pays africains et de Chine. © CHEN SIHAN/Xinhua via AFP

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Publié le 29 septembre 2022 Lecture : 5 minutes.

On a cru l’offensive de Pékin sur le continent en net ralentissement ces derniers mois. Tant la Chine, elle-même ébranlée par la pandémie de Covid, s’est tenue inhabituellement sur la réserve en Afrique. Et les critiques (émanant de l’Occident, États-Unis en tête) relatives aux “prêts massifs” accordés par Pékin à certains pays africains, qui entraînent des situations de surendettement, ont monopolisé le débat sur les relations sino-africaines.

Pourtant, il n’en est rien. C’est du moins ce que tentent de montrer les autorités chinoises en multipliant depuis quelques semaines sorties médiatiques et initiatives. Accusée de ne pas jouer le jeu du cadre commun du G20 pour la restructuration de la dette des pays en difficulté, la Chine a ainsi annoncé fin août l’annulation de 23 prêts accordés à 17 pays africains et son intention de réacheminer l’équivalent de 10 milliards de dollars de ses droits de tirages spéciaux (DTS) vers l’Afrique par l’intermédiaire du FMI. « Ceux qui accusent Pékin de piéger l’Afrique par sa dette ont maintenant un défi à relever : ils peuvent eux aussi renoncer à des montants équivalents et libérer leurs DTS [au profit du continent] », avait dans la foulée commenté l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes sur les réseaux sociaux.

Mais Thierry Pairault, sinologue et socio-économiste, directeur de recherche émérite (CNRS/EHESS), y voit une démarche politique qui ne coûte rien à la Chine, représentant au mieux 1 % de la dette africaine vis-à-vis de Pékin et dont l’impact économique est quasi nul pour l’Afrique. Ce que conteste Alhassane Diop, spécialiste sénégalais de la Chine-Afrique soutient: « C’est un geste fort, une façon de montrer le soutien continu de Pékin envers l’Afrique ».

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