Près de six mois se sont écoulés depuis l’arrestation, le 5 février, de François Beya, mais le dossier visant l’ancien conseiller en sécurité de Félix Tshisekedi, jugé depuis le 3 juin pour complot contre le chef de l’État et remis en liberté provisoire le 16 août, demeure nébuleux. L’ex-sécurocrate comparaît avec plusieurs co-accusés, dont son directeur de protocole, le colonel David Cikapa, son secrétaire particulier, Guy Vanda, mais aussi le brigadier Tonton Twadi Sekele, le commissaire supérieur principal Lily Tambwe Mauwa et le lieutenant-colonel Pierre Kalenga Kalenga.
Entre le 28 février et le 7 mai, François Beya a été entendu à au moins dix reprises et confronté à d’autres acteurs clés du dossier. Son premier interrogatoire a eu lieu plus de trois semaines après son arrestation et son arrivée dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Il y sera auditionné sept fois, dans un climat tendu et en présence de l’administrateur général (AG) de l’ANR, Jean-Hervé Mbelu Biosha – dont Beya avait facilité la nomination au poste d’adjoint au patron de l’ANR en 2019. L’ancien conseiller accuse d’ailleurs Mbelu de faire preuve « d’acharnement » à son égard : « Je me considère comme étant son prisonnier personnel », lance-t-il en conclusion de l’une de ses auditions.
Au fil des semaines, les enquêteurs ont questionné Beya sur sa loyauté politique et ses liens avec Joseph Kabila. Ils lui ont aussi demandé de répondre aux accusations de complot et de rétention d’informations.