Qui, du pouvoir incarné par Macky Sall ou de l’opposition emmenée par Ousmane Sonko, contrôlera in fine l’Assemblée nationale ? À la sortie des urnes, lors des législatives du 31 juillet, ni la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) ni l’alliance formée entre Yewwi Askan Wi (YAW) et Wallu Sénégal – la formation construite autour de l’ancien président Abdoulaye Wade – n’ont réussi à obtenir une majorité absolue (83 sièges).
Certes, BBY a réussi à se maintenir en position de première force politique du pays en obtenant 82 des postes en jeu. Mais la mouvance présidentielle est talonnée par ses deux principales concurrentes, qui en totalisent 80. Une première dans l’histoire politique du Sénégal : jamais l’opposition, dans sa plus grande diversité depuis l’instauration du multipartisme intégral en 1981, n’a engrangé autant de sièges au cours d’une législature.
« L’inter-coalition entre YAW et Wallu Sénégal est elle-même inédite. Ce sont deux grandes entités politiques qui n’ont rien en commun. Mais elles ont réussi à s’entendre. Cela a eu un impact majeur sur le scrutin », analyse un observateur de la vie politique sénégalaise. « Notre capacité à faire fi de nos différences pour l’intérêt général a donné confiance aux électeurs. Ils ont voté pour signifier à Macky Sall qu’ils ne sont pas prêts à lui accorder un troisième mandat », explique Déthié Fall, mandataire national de YAW.