Rallié à l’opposition et réfugié en Afrique du Sud, Faustin Kayumba Nyamwasa, l’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise, doit « s’abstenir de toute prise de position politique » sous peine de perdre son statut de réfugié. C’est en tout cas ce qu’avaient affirmé les autorités sud-africaines en août 2012 après des déclarations très critiques du président rwandais, Paul Kagamé, à l’hebdomadaire City Press. L’avertissement n’a pas empêché l’opposant de récidiver, avec Patrick Karegeya, un ancien chef du renseignement rwandais, sur les ondes de Radio France Internationale, le 9 juillet. Au siège de la station, on confie que ces interviews n’ont pas été « particulièrement difficiles » à obtenir.
Les relations entre Pretoria et Kigali sont notoirement mauvaises. Convaincu que le Rwanda instrumentalise la rébellion congolaise du Mouvement du 23-Mars, le gouvernement sud-africain a envoyé des troupes pour combattre cette dernière dans le cadre de la brigade d’intervention de l’ONU. A-t-il aussi donné son feu vert à Kayumba ? Ce dernier « n’est pas autorisé à faire de tels commentaires », assure-t-on au ministère des Affaires étrangères, qui va « transmettre son cas aux services compétents ». Reste à savoir quelles en seront les conséquences.