Économie

[Série] Muhammadu Buhari : croissance, dette, rente pétrolière… Quel bilan ?

Alors que Bola Tinubu et Atiku Abubakar s’affronteront dans les urnes pour prendre sa succession à la présidence en 2023, l’heure du bilan a sonné pour Buhari. Quels ont été ses réussites et ses échecs ? Décryptage.

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Mis à jour le 11 avril 2023 à 16:17

Sur cette photo d’archives du vendredi 29 mai 2015, le président élu du Nigeria, Muhammadu Buhari, arrive pour son investiture sur la place de l’aigle à Abuja, au Nigeria. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Lorsqu’il prête serment pour son premier mandat, en 2015, Muhammadu Buhari fait un constat sans appel de la situation économique du pays dont il vient de prendre les rênes. Premier opposant à être élu à la présidence du Nigeria, l’ex-général arrivé une première fois au pouvoir en 1983 à la faveur d’un putsch, se revendique alors comme un « converti à la démocratie ».

Il n’a pas de mots assez durs pour décrire l’héritage calamiteux de Goodluck Jonathan, poussé à la retraite par les urnes. « Avec la fonte de nos réserves en devises, la chute des cours du pétrole, les fuites [de capitaux] et la dette, l’économie est dans une phase difficile », lance-t-il. Et s’il place aux tous premiers rangs de ses priorités la lutte contre Boko Haram, il n’en lance pas moins ce jour là un appel à « l’unité » pour affronter les défis socio-économiques auxquels le pays doit faire face. Coupures d’électricité, chômage, piètre qualité du système éducatif, nécessité de « rebâtir » le système de santé ou encore de « renouveler des infrastructures en décadence »… La liste des chantiers qu’il se fixe alors est immense.

>> L’enquête à lire sur The Africa Report – Buharinomics

Deux quadriennats plus tard, l’heure est au bilan. Que faut-il penser de la politique économique que Buhari et son administration ont mis en place pendant les huit années qui viennent de s’écouler ? Cette semaine, nous vous proposons de dresser ce bilan en profondeur, au fil d’une série de cinq articles initialement publiés sur The Africa Report. Le Nigeria se porte-t-il mieux ou moins bien qu’il y a huit ans ? Les indicateurs économiques – croissance, dette, inflation, investissement… – sont-ils au vert ? La lutte contre la corruption, dont Buhari avait fait l’un de ses principaux arguments de campagne en 2015, a-t-elle porté ses fruits ? La stratégie de « patriotisme économique » jusqu’au point de fermer ses frontières avec son voisin béninois a-t-elle payé ? Sa politique monétaire très agressive a-t-elle sauvé le naïra nigérian ?

Autant de questions auxquelles répondent Temitayo Lawal et Sada Malumfashi au fil de leurs articles que vous pourrez retrouver ci-dessous.