«Il serait choquant de ne rien faire en Centrafrique, après tout ce qu´on a fait au Mali », estime un décideur français qui, le 30 juillet, a participé au centre de crise du Quai d’Orsay à une réunion consacrée à ce pays. Y participaient, entre autres, Hélène Le Gal, conseillère du président français, le colonel Pierre Schill, de l´état-major particulier de l´Élysée, Alexandre Ziegler, le nouveau directeur de cabinet de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, et le colonel Thierry Marchand, du cabinet militaire de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.
« L´initiative est venue de Hollande lui-même », confie notre interlocuteur. Le président a notamment été alerté par deux sources. D´abord, Kristalina Georgieva, la commissaire européenne à la Coopération internationale, qui, de retour de Bangui, a écrit à toutes les chancelleries européennes pour dénoncer « un pays au bord du gouffre et en voie de somalisation, où l´on croise encore des combattants étrangers ». Ensuite, Mgr Luc Ravel, l´évêque aux armées françaises, qui a transmis à l´Élysée le cri d´alarme lancé par l´Église catholique de Centrafrique. « Dans le nord de ce pays, il y a un risque jihadiste », estime notre source. À l´issue de la réunion au Quai, la France a décidé de convaincre les membres du Conseil de sécurité des Nations unies de la nécessité de muscler la petite force sous-régionale de 1 300 hommes qui campe à Bangui. Elle espère qu´un sommet sur la RCA pourra se tenir fin septembre à New York, en marge de l´Assemblée générale de l´ONU.
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