Azmi Bishara : au coeur de la politique qatarie

Azmi Bishara, arabe chrétien, exilé d’Israël, intellectuel de cour et penseur révolutionnaire… Il inspire aujourd’hui la politique étrangère du Qatar. Drôle de parcours !

Il est devenu le conseiller officiel du nouvel émir, Tamim Ibn Hamad Al Thani. © KHALED FAZAA / AFP

Il est devenu le conseiller officiel du nouvel émir, Tamim Ibn Hamad Al Thani. © KHALED FAZAA / AFP

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 9 août 2013 Lecture : 1 minute.

Pour les connaisseurs de la cour qatarie, cet intellectuel d´origine chrétienne serait, bien plus que le prédicateur islamiste Youssef al-Qaradawi, l´inspirateur de la politique étrangère hyperactive du Qatar. À la tête du think tank Arab Center for Research and Policy Studies, Azmi Bishara prodiguait dans la discrétion ses conseils à Hamad Ibn Khalifa Al Thani avant que le monarque n´abdique en faveur de son fils. Le Financial Times le décrit comme « un intellectuel de cour » et « un de ceux qui ont influencé l´émir » dans sa mobilisation contre le Syrien Bachar al-Assad. Son ascendant a été officialisé peu après l´accession au trône de Tamim Ibn Hamad Al Thani, fin juin, dont il a été nommé conseiller politique et médiatique. Pour le quotidien libanais Al-Akhbar, il est « le penseur libéral-démocrate qui fournit [à Tamim] les toutes dernières idées révolutionnaires ». Auteur en 2012 de La Glorieuse Révolution tunisienne – un pays où son maître a généreusement sponsorisé les islamistes qui dominent le gouvernement -, il a publié en juin une étude pessimiste sur l´Algérie, qui semble être un écho des tensions entre Doha et Alger.

Réfugié au Qatar

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Sur son blog, Bishara se définit comme « un écrivain et intellectuel arabe palestinien », exilé de Jérusalem et de Haïfa, détenteur de la nationalité qatarie. Il le revendique moins, mais il est aussi citoyen d´Israël, où il est né en 1956. Ancien étudiant en philosophie, c´est un penseur en action, fondateur de syndicats, de think tanks et d´un parti politique, l´Assemblée nationale démocratique. Son engagement l´a amené sur les bancs de la Knesset, où il a été député de 1996 à 2007. Cette année-là, il a été accusé d´avoir livré au Hezbollah des informations sensibles lors de la guerre qu´Israël venait de livrer à la milice libanaise. C´est alors à Doha, où l´émir lui tendait les bras, qu´il a trouvé refuge. À l´heure où pâlit l´étoile du Qatar, parviendra-t-il à suggérer des orientations pour maintenir l´influence de l´émirat ?

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