C’est une lettre qui, depuis vingt-quatre heures, suscite beaucoup de commentaires à Ouagadougou. Dans ce courrier, Blaise Compaoré, condamné en avril dernier par contumace à perpétuité pour l’assassinat de Thomas Sankara, en 1987, demande « pardon » à la famille de ce dernier mais aussi à l’ensemble du peuple burkinabè pour « les souffrances » endurées pendant ses vingt-sept années au pouvoir.
Cette lettre est datée du 8 juillet 2022, alors que Blaise Compaoré était de retour à Ouagadougou – sans être inquiété par la justice – pour être reçu par le lieutenant colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, mais a été lue le mardi 26 juillet devant la presse par le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo. Ally Coulibaly, conseiller spécial d’Alassane Ouattara, et Djamila Compaoré, la fille de l’ancien président, étaient présents à ses côtés après avoir spécialement fait le voyage d’Abidjan pour « porter » cette lettre aux autorités burkinabè.
Installée à Montpellier, dans le sud de la France, où elle vit depuis la disparition tragique de son mari, c’est par la presse que Mariam Sankara a découvert l’existence de cette lettre et la demande de pardon de Blaise Compaoré. Interrogée au téléphone par Jeune Afrique, la veuve de l’ancien président y répond.
Jeune Afrique : Acceptez-vous le pardon demandé par Blaise Compaoré pour son rôle dans l’assassinat de votre mari, le 15 octobre 1987 ?