Algérie : pourquoi la Kabylie arrive toujours en tête des résultats du bac ?
C’est une donnée qui ne se dément pas : année après année, la région obtient les meilleurs résultats du pays au baccalauréat. Une excellence qui suscite théories du complot et débats identitaires.
Cette année encore, et pour la neuvième année consécutive, la wilaya de Tizi Ouzou s’est classée première du pays à l’examen du baccalauréat, avec un taux de réussite de 73,61 % pour un taux national à 58,75 %.
La palme revient au lycée d’Iflissen, petite commune côtière au nord de Tizi Ouzou, qui caracole en tête du classement avec 95,24 % des candidats reçus à l’examen. Les wilayas de Boumerdes et Bejaïa, également en Kabylie, arrivent en deuxième et troisième position avec respectivement, 69,04 % et 68,70 % de bacheliers.
Ascenseur social
« J’ai eu la chance de travailler à Tizi Ouzou, Bejaïa et ailleurs dans le pays, et je puis vous assurer que dans les régions rurales de Kabylie, tout le monde est mobilisé pour la réussite de ses enfants. Quand je partais en inspection, je trouvais souvent des associations de parents d’élèves engagées sur le terrain », raconte Salim Aïssat, inspecteur de langue française depuis 2011.
Pour lui, c’est la mobilisation des parents qui fait toute la différence : « Les gens se sacrifient pour leurs enfants. Il m’est arrivé de voir des femmes élever des poules et vendre des œufs pour payer des cours de soutien », souligne encore Salim Aïssat.
Un constat que partage largement Mustapha Aoun, proviseur d’un lycée de Bejaïa, 34 ans de service en tant que professeur et chef d’établissement. « L’éducation est le seul ascenseur social en Kabylie, la seule porte de sortie de ces régions montagneuses où la vie est rude », explique-t-il, avant d’évoquer ses 292 candidats reçus sur les 388 qui ont présenté le bac cette année.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus
- Le Niger rompt sa coopération militaire avec les États-Unis
- Les piliers d’Alain Ebobissé, bâtisseur de projets made in Africa pour Africa50
- Ali Bongo évincé du PDG : quand le parti renie celui qu’il a adoré
- Cinq intellectuels africains qui bousculent le prêt-à-penser
- Ni Chine, ni Russie : les investisseurs préférés de l’Afrique viennent d’Europe, affirme une étude