Voici revenu le temps des vacances d’été. Prendre l’avion, mettre le cap au sud, survoler la Méditerranée puis le Sahara. Effectuer la traversée en quelques heures. Se détendre, ne penser à rien, regarder ailleurs. Surtout pas en dessous. Si la peur du vide se soigne, il en est autrement du traumatisme d’imaginer que, juste sous nos pieds, des canots pneumatiques sont peut-être à la dérive, vont probablement chavirer sous le poids de leurs occupants pour jeter à la mer des hommes, des femmes et des enfants qui tentaient de fuir notre continent.
Plus de 17 000 morts ou disparus depuis 2014
Des anonymes qui disparaîtront sans sépulture après avoir traversé l’existence sans autre fortune que l’espoir d’une vie meilleure. Plus de 3 000 migrants tentant de rejoindre l’Europe sont morts en mer l’année dernière, deux fois plus qu’en 2020. Le ventre vorace de la Méditerranée centrale a avalé plus de 17 000 personnes (morts et disparitions) depuis 2014 selon le projet Migrants disparus de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).