En 1998, Omar Raddad était gracié par le président Jacques Chirac à la demande du roi Hassan II. Le jardinier marocain venait de passer sept ans à la prison de Muret (sud de la France) après sa condamnation à dix-huit ans de détention pour le meurtre, en 1991, de Ghislaine Marchal, une riche veuve dont il était l’employé. Gracié, mais pas blanchi, il n’a cessé de clamer son innocence.
Aujourd’hui, l’espoir renaît. Me Sylvie Noachovitch, l’avocate de Raddad, avait demandé que soient pratiqués de nouveaux tests ADN afin de tenter d’identifier le ou les coupables. En ce début septembre, la ministre française de la Justice a transmis sa demande au procureur de la République. Les résultats pourraient être confrontés au Fichier national des empreintes génétiques, qui recense les empreintes des personnes condamnées. Mais la prudence est de mise : alors qu’il est établi depuis 2001 que l’ADN de Raddad n’était pas mêlé au sang de la victime (utilisé pour tracer le désormais célèbre "Omar m’a tuer" sur les portes de la scène du crime), les premiers examens réalisés en 2011 se sont révélés infructueux, faute d’échantillons suffisants.
Aujourd’hui âgé de 50 ans, Raddad vit à Toulon, dans le sud de la France. Selon son avocate, il est dépressif au point d’être "handicapé à 80 %" et se trouve dans l’incapacité de travailler. "Son seul but dans la vie est d’obtenir sa réhabilitation", conclut Me Noachovitch.
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