Économie

La (re)mondialisation, une aubaine pour l’Afrique

Ébranlées depuis deux ans par des crises successives, les chaînes d’approvisionnement mondiales se réorganisent, refaçonnant les échanges commerciaux. Le continent peut en tirer parti, estiment les experts.

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Mis à jour le 18 août 2022 à 12:15

Terminal à conteneurs de Doraleh (Djibouti) géré et opéré par DP World, le 4 février 2013. © Vincent Fournier/Jeune Afrique.

Crise sanitaire mondiale, distorsion des chaînes d’approvisionnement internationales, pénurie en tout genre, inflation galopante, insécurité énergétique grandissante… En deux ans, l’économie mondiale a subi, comme cela a rarement été le cas dans le passé, une multitude de chocs, obligeant gouvernements et entreprises à repenser leur dépendance vis-à-vis du reste du monde.

Depuis 1995, les échanges commerciaux au niveau mondial n’ont en effet connu que deux baisses marquées, d’après les chiffres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La première en 2008, à la suite de la crise des subprimes ; la seconde, en… 2020, au moment où le monde entier se pliait à des règles de confinement strict en raison de la pandémie de Covid-19.

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« Slowbalisation »

Pourra-t-on, à court terme, assister à une reprise du commerce mondial ? S’il a fallu attendre le troisième trimestre de 2021 pour que le commerce mondial dépasse son niveau d’avant crise, celui-ci se situait néanmoins en deçà de sa tendance à long terme, comme en attestent les données de l’Insee. Et en 2022, la reprise tant attendue a été court-circuitée à la suite de la guerre menée par la Russie en Ukraine, qui a alimenté l’inflation déjà en marche – ce qui a réduit les revenus réels et a freiné la croissance économique globale.

Evolution du commerce mondial de 2015 à 2021 © Evolution du commerce mondial de 2015 à 2021. Source : INSEE

Evolution du commerce mondial de 2015 à 2021 © Evolution du commerce mondial de 2015 à 2021. Source : INSEE

Ainis, pour 2022, le rapport « The Future of Trade » projette une croissance du commerce mondial à 3 %, soit 6,8 points de moins qu’en 2021. Selon la Banque mondiale (BM), ce ralentissement devrait perdurer jusqu’en 2023-2024, entre autres à cause du tassement des effets de rattrapage de la demande, de la hausse des prix, ainsi que de la levée progressive des mesures de soutien budgétaire et d’accompagnement monétaire.