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Maroc : la stratégie diplomatique de Rabat
30 janvier 2017. Après trente-trois ans d’absence, le Maroc fait son grand retour au sein de l’Union africaine (UA). Plusieurs voix expriment alors des inquiétudes sur ce come-back : l’UA ne risque-t-elle pas d’être prise en otage par les tensions entre Alger et Rabat ?
La question qui a poussé Hassan II à quitter l’institution panafricaine en novembre 1984, en réaction au vote de 26 des 50 États membres de l’époque en faveur de l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD, soutenue par Alger) au sein de l’OUA, n’est toujours pas résolue.
Difficile alors d’imaginer le Maroc accepter sans sourciller de siéger aux côtés de ce qu’il estime être un État « fantoche » dont les revendications s’opposent aux intérêts territoriaux du royaume.
Mais Mohammed VI a choisi de ne pas faire de cette situation un point de blocage. Depuis son accession au trône en 1999, le souverain affiche un tropisme marqué pour l’Afrique, avec une vision plus pragmatique destinée à développer la coopération Sud-Sud, que ce soit sur les plans économique, financier, diplomatique, sécuritaire, militaire, religieux ou sportif.
Pas de confrontation bruyante
À la politique de la chaise vide, Mohammed VI a donc préféré une présence active au sein de l’UA. « Le Maroc n’a plus posé comme condition de sa réintégration le départ de la RASD, dont les représentants sont toujours présents. En revanche, en se mobilisant pour le renouveau du continent et pour contribuer à trouver des solutions tangibles aux défis actuels, comme le climat, la migration, la paix et la sécurité, la souveraineté alimentaire et sanitaire, etc. la diplomatie marocaine a réussi à marquer des points », explique un diplomate malien.