Alors que les sanctions économiques et financières contre le Mali ont été levées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), le 3 juillet, le trafic reprend tout doucement sur l’axe Bamako-Dakar. Avant l’embargo, plus de 300 poids lourds empruntaient quotidiennement ce tronçon vers le Mali et, en sens inverse, c’était près de 1 000 camions qui convergeaient vers le port de Dakar, principal accès à la mer pour Bamako. Mais la fermeture des frontières décidée par l’ensemble des chefs d’État de l’organisation sous-régionale, afin d’obliger les autorités de transition maliennes à mettre en place un calendrier politique clair qui permette un retour rapide des civils au pouvoir, a mis un coup d’arrêt aux échanges commerciaux entre les deux pays.
Près de 23 % des exportations sénégalaises sont destinés au Mali. Selon les chiffres de l’Agence nationale de statistique et de la démographie (ANSD), elles étaient évaluées à plus de 62 milliards de francs CFA (95 millions d’euros) en janvier. Mais elles ont chuté de 30 à 60% au cours des mois qui ont suivi les sanctions économiques. Dans un entretien à Jeune Afrique, Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat sénégalais (CNP) également à la tête de plusieurs sociétés – dans la manutention portuaire (Somicoa), aéroportuaire (Smith & Kraft) et le BTP (Sinco) notamment –, salue la reprise des échanges économiques entre les deux pays mais s’inquiète des répercussions à long terme des sanctions sur la santé financière des entreprises sénégalaises.
Nous, acteurs privés sénégalais, avons tout entrepris pour que les sanctions soient levées
Jeune Afrique : Le 3 juillet, la Cedeao a décidé de lever les sanctions économiques et financières émises contre le Mali, six mois après leur mise en place. Était-il temps de rouvrir les frontières?