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RD Congo : la course contre-la-montre
De grands sourires, une embrassade, et les traits des visages qui ont à peine vieilli. Deux années ont passé mais seul le bouc grisé encadrant le visage de Vital Kamerhe rappelle le temps et les épreuves qu’il a traversées depuis sa dernière rencontre avec Félix Tshisekedi.
Ce mardi 28 juin, dans la nuit kinoise, les deux hommes se sont retrouvés à la Cité de l’Union africaine pour afficher leur proximité devant les objectifs, comme si elle n’avait jamais manqué de chavirer. Pendant plus de deux heures, ils ont discuté des grands défis actuels et de « la manière de les relever ». On aurait presque pu s’y méprendre, et croire que, face au président, c’était son directeur de cabinet qui se tenait là.
Pourtant, cinq jours plus tôt, avant que la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe ne prononce son acquittement, Vital Kamerhe n’était encore qu’un prévenu. Condamné en 2020 à dix années d’inéligibilité et vingt ans de prison – une peine ramenée en appel à treize années de détention – pour corruption et détournements de fonds, le patron de l’Union pour la nation congolaise (UNC) n’a vu son avenir s’éclaircir qu’en décembre 2021. Il est alors libéré pour raisons médicales mais des signes laissent déjà entrevoir la possibilité d’une clémence de la justice.
Renvoi d’ascenseur
Un acquittement fort utile pour le président, à un an et demi de la date prévue de l’élection présidentielle – un report de quelque mois est évoqué de façon de plus en plus pressante. Alors que Félix Tshisekedi a annoncé publiquement son intention de briguer un second mandat, Vital Kamerhe lui devenait indispensable.