Politique
Célébration de la victoire de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani lors de l’élection présidentielle, le 23 juin 2019, à Nouakchott. © Sia Kambou/AFP.

Cet article est issu du dossier

Mauritanie : les défis de l’ère Ghazouani

Voir tout le sommaire
Politique

Ces Mauritaniennes qui bousculent le système des castes

Conspuées dans les milieux conservateurs, adoubées par une partie de la population, ces femmes osent remettre en cause la société traditionnelle. Au point de progressivement s’affirmer comme une nouvelle force politique ?

Réservé aux abonnés
Par - envoyée spéciale à Nouakchott
Mis à jour le 30 juillet 2022 à 10:45

Saadani Mint Kaytour à Nouakchott, en juin 2022. © Bechir Malum pour JA

À Nouakchott, ses propos ont ébranlé les sphères traditionnelles. Dans une vidéo diffusée le 22 mai sur les réseaux sociaux, Saadani Mint Khaytour, 37 ans, a ouvert le débat sur la position des oulémas à l’égard de l’esclavage dans son pays, affirmant que le très influent imam Mohamed El Hacen Ould Dedew n’avait jamais émis de fatwa condamnant cette pratique.

La polémique a enflé et sa sortie médiatique est devenue le sujet dont tout le monde parle en Mauritanie. Cette femme bouscule une société hiérarchisée, encore ancrée dans ses rigidités. Car il ne s’agit pas seulement de piquer au vif les autorités religieuses. Saadani Mint Khaytour est issue de la caste des forgerons, considérée comme inférieure et très marginalisée.

À Lire Droits des femmes en Mauritanie : Saadani Mint Khaytour fait face à son propre camp

En ne cessant d’exprimer sa fierté d’y appartenir, c’est tout un système qu’elle met face à ses propres injustices. Quatre jours plus tard, elle a été exclue de son parti, Tawassoul… dont le cheikh Dedew, à qui elle est accusée d’avoir « manqué de respect », est proche. Mais la députée de Kaédi n’a bien sûr pas, en dépit des pressions, perdu son siège à l’Assemblée nationale.

« Choquer et briser les tabous »