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[Cold case] Ces crimes non élucidés qui ont défrayé la chronique
Sur la route qui longe la mer, dans la torpeur de ce samedi après-midi, la voiture file. Les rues sont calmes à Dakar et la Renault 25 roule à près de 80 km/h sur la corniche ouest. Le chauffeur du véhicule, un membre des forces de sécurité nommé Abdou Aziz Ngom, actionne son clignotant et ralentit pour s’engager dans la rue des Ambassadeurs, située à sa droite. À son côté, à l’avant de la voiture, le brigadier-chef Momar Niang. Tous deux sont chargés d’assurer la sécurité de Babacar Sèye, qui a quitté vers 15 heures ses bureaux du Conseil constitutionnel pour regagner son domicile, dans le quartier Sicap.
Pistolets automatiques
Alors que la Renault 25 s’apprête à tourner, la petite Peugeot noire qui la suivait la double brusquement par la gauche. À l’intérieur, trois hommes et quatre pistolets automatiques braqués sur leur cible. Les coups de feu fusent, visant la place arrière droite du véhicule, où est assis Babacar Sèye. Atteint à la tempe gauche et au genou, celui-ci s’écroule sur la banquette. Le magistrat est aussitôt conduit à l’Hôpital principal de Dakar, mais c’est trop tard. Sa mort est officiellement annoncée dans l’heure qui suit. Nous sommes le 15 mai 1993 et le vice-président du Conseil constitutionnel sénégalais vient d’être assassiné.