Après plus de trois décennies de discrétion sur son arsenal militaire, l’Algérie a organisé, ce 5 juillet, une imposante parade militaire publique pour marquer le 60e anniversaire de son indépendance (5 juillet 1962). Pour plusieurs générations qui n’avaient jamais assisté à ce type de défilé – qui se déroule habituellement dans les casernes –, ce fut un événement.
La dernière exhibition publique de ce type remonte à 1989, après l’ouverture politique post-octobre 1988. Pendant la décennie noire, l’organisation de parades militaires n’était plus possible, notamment du fait de l’engagement de l’armée dans la lutte contre le terrorisme. Anis, étudiant en sociologie, a passé plusieurs jours à étudier les meilleurs itinéraires pour parvenir au lieu des festivités sans avoir à subir les interminables bouchons.
« Je ne veux pas rater une telle occasion », s’angoisse-t-il en ajustant ses lunettes. Depuis vendredi, des embouteillages monstres engorgent Alger, conséquence de la fermeture de la rocade nord entre le pont de Cosider, à Dar Beida, et la station de dessalement d’El Hamma pour les répétitions et l’installation des tribunes officielles. Soit un tronçon de 15 km de parade militaire qui ne sera rouvert à la circulation que le 6 juillet.