La scène a fait couler beaucoup d’encre à Cotonou. Vendredi 1er juillet, une poignée d’agents du Trésor public, escortés par un détachement de policiers, ont procédé à une saisie pour le moins spectaculaire dans une résidence située à quelques encablures de l’aéroport. Et pour cause : les biens saisis – meubles, matériel informatique, véhicules –appartiennent à l’homme d’affaires et opposant Sébastien Ajavon.
Celui que l’on surnommait jadis le « roi du poulet », qui vit en exil en France où il a obtenu le statut de réfugié en 2019, n’a pas officiellement réagi à cette saisie. Son avocat, Me Marc Bensimon, s’en est chargé pour lui, dans les heures qui ont suivi l’opération, dénonçant une mesure « inadmissible » au micro de nos confrères de RFI. Géraldo Gomez, secrétaire général de l’Union sociale libérale (USL, de Sébastien Ajavon), n’hésite pas pour sa part à dénoncer une « nouvelle instrumentalisation de la justice » visant l’ancien allié de Patrice Talon. « Allons, je ne comprends pas tout le raffut médiatique que l’on fait autour de cette histoire. Il ne s’agit que d’une simple exécution de décision judiciaire, comme il y en a chaque semaine des dizaines », rétorque Séverin Quenum, le ministre béninois de la Justice, qui assure que, si aucune communication publique sur l’opération n’a été faite par ses services, il ne s’agissait nullement de « cacher quoi que ce soit ».