Économie

Algérie : une découverte de gaz ravive les espoirs de l’Europe

Sonatrach, la compagnie pétro-gazière nationale, annonce l’exploitation d’un nouvel et important gisement gazier à Hassi R’Mel, au centre du pays.

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Mis à jour le 30 juin 2022 à 12:46

Complexe gazier de Menzel Ledjimet. © Sonatrach

Premier exportateur africain de gaz naturel, Alger a annoncé avoir mis la main sur un « important » gisement gazier dans le périmètre de Hassi R’Mel, une commune de la wilaya de Laghouat, située au centre du pays, à 400 km au sud de la capitale, et point de départ des gazoducs d’exportation vers l’Espagne et l’Italie.

Mise en production potentielle en novembre

Pendant que l’Union européenne, déterminée à s’affranchir des livraisons de gaz russe, multiplie les tentatives pour explorer de nouvelles connexions gazières, la Sonatrach affirme que l’évaluation préliminaire de ce nouveau gisement a révélé « un volume qui varie entre 100 et 340 milliards de mètres cubes de gaz à condensat ». Des volumes qui constituent « l’une des plus grandes réévaluations des réserves de ces vingt dernières années », souligne le groupe pétro-gazier national dans un communiqué en date du 27 juin.

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Pour mettre en évidence l’important potentiel du réservoir « Lias carbonaté (LD2) » au niveau du périmètre d’exploitation de Hassi R’Mel, un programme de travaux de développement est actuellement en cours d’exécution. La compagnie pétrolière et gazière nationale algérienne souhaite acter l’entrée en exploitation de ce gisement à partir de novembre 2022, avec des productions en « fast track » évaluées à 10 millions de mètres cubes par jour.

Troisième fournisseur de gaz pour l’Europe

Désormais, la Sonatrach peut compter sur l’appui de son partenaire stratégique, l’italien Eni. Fin mai, un protocole d’accord a été signé, à Rome, entre Taoufik Hakkar, PDG du groupe algérien, et Claudio Descalzi, directeur général d’Eni, pour accélérer le développement des champs gaziers découverts en Algérie. Sous l’impulsion politique du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et du Premier ministre italien, Mario Draghi, les deux majors s’activent pour booster la production gazière algérienne et augmenter les volumes exportés via le gazoduc transcontinental Enrico Mattei (Transmed).

Troisième fournisseur de gaz pour l’Europe, derrière la Russie et la Norvège, l’Algérie assure environ 11 % du gaz européen. Alors que les quantités de gaz russe acheminées vers les pays européens sont en baisse depuis le début de la guerre en Ukraine, le feu vert d’Alger aux exportations devrait renforcer les capacités financières de la Sonatrach.