
Houcine Abassi et Wided Bouchamaoui. © Hichem
Issus de la société civile, de la classe politique ou du monde des médias, ils auront marqué, par leur action ou par leur influence, la transition démocratique amorcée au lendemain de l’élection de la Constituante, il y a tout juste deux ans. Parmi eux, un quartet de choc – constitué de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, patronat), de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et de l’Ordre des avocats – qui a joué un rôle crucial pour la mise en place d’un dialogue national.
Avec l’amorce, ces jours-ci, du dialogue national, plus de deux mois après l’assassinat, le 25 juillet, du député Mohamed Brahmi, la Tunisie revient de loin. Ce déblocage progressif – et quasi inespéré – est à mettre à l’actif de quatre puissantes institutions de la société civile : l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, patronat), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Ordre des avocats.
Fortes de leur légitimité historique et de leur représentativité, la première, emmenée par son secrétaire général Houcine Abassi, et la seconde, sous l’impulsion de la très remarquée Wided Bouchamaoui, donnaient de la voix depuis près d’un an pour réclamer des mesures d’urgence. Face à l’autisme du pouvoir et à la détérioration de la situation économique, elles ont opéré un rapprochement inédit lors des négociations sociales de 2012. Avant d’être rejointes, après l’aggravation de la crise politique, par la LTDH, dont l’engagement pour les libertés n’a jamais été démenti, et par l’Ordre des avocats, très influent depuis Bourguiba. Ce quartet de choc s’est fixé pour objectif d’amener islamistes et modernistes à adopter une plateforme commune pour fonder la dernière étape de la transition démocratique à partir de nouvelles règles claires et acceptées de tous. Au terme de plusieurs semaines de négociations au forceps, le quartet a réussi à convaincre vingt et un partis politiques – dont Ennahdha, au pouvoir – de signer une feuille de route fixant les prochaines étapes de la transition, lesquelles devront être bouclées d’ici à la fin octobre : adoption de la Constitution, mise sur pied de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), élaboration de la loi électorale et formation d’un gouvernement apolitique dirigé par une personnalité indépendante. En parallèle, le dialogue national se chargera d’élaguer les difficultés éventuelles que ne manquera pas de soulever chacune de ces quatre étapes, notamment la composition du futur gouvernement.
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