Maroc : ce qu’il s’est passé à Melilla

Confrontées à une marée humaine qui a déferlé sur le poste-frontière entre Nador et Melilla le 24 juin, les forces de l’ordre marocaines ont été visiblement dépassées. Le drame a fait une trentaine de morts.

Des migrants massés le long de la clôture séparant Melilla du territoire marocain, le 24 juin. © Javier Bernardo/AP/SIPA

Publié le 28 juin 2022 Lecture : 5 minutes.

Vendredi 24 juin, à l’aube, environ 1 500 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont essayé de pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla, dans le nord-est du Maroc. L’ampleur de la tentative, ainsi que son caractère organisé ont pris de court la totalité des acteurs censés assurer la gestion des frontières.

C’est au poste-frontière de Barrio Chino, au sud de la clôture, connu pour être l’un des plus aisément franchissables, que les premiers heurts ont éclaté au petit matin entre les forces de l’ordre marocaines (policiers anti-émeute et garde-frontières) et les migrants. Au mois de janvier 2018, le Maroc avait déjà fermé ce point de passage à la suite d’une bousculade qui avait fait un mort et plusieurs blessés.

Le bilan de la journée du 24 juin est lourd : selon les autorités marocaines, 23 migrants ont trouvé la mort et 76 ont été blessés, alors que 130 d’entre eux auraient réussi à franchir la frontière. Du côté des forces de l’ordre marocaines, 140 blessés sont à déplorer.

Les autorités de la province de Nador affirment dans un communiqué que les victimes ont trouvé la mort « dans des bousculades et en tombant de la clôture », longue d’environ 12 kilomètres, haute de 6 mètres et surmontée de barbelés. L’Association marocaine des droits humains réclame l’ouverture d’une enquête judiciaire et  l’identification et l’autopsie des corps.

Par ailleurs, 65 migrants sont actuellement poursuivis par le royaume, dont 37 pour « entrée illégale sur le sol marocain », « violence contre agents de la force publique », « attroupement armé » et « refus d’obtempérer », selon leur avocat Khalid Ameza ; 28 autres sont jugés pour « participation à une bande criminelle en vue d’organiser et de faciliter l’immigration clandestine à l’étranger ».

« Du jamais vu »

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