Tout ça pour ça ? Initialement citée en exemple dans le monde – quatre organisations de la société civile se voyant même décerner le prix Nobel de la paix en 2015 –, la révolution tunisienne, première étincelle du Printemps arabe jaillie en janvier 2011, a des allures de jasmin fané et malodorant.
Fini l’exception démocratique arabe, adieu la quête de liberté, de justice et de prospérité menée par une nation unie, soucieuse de tracer son propre chemin vers un avenir radieux après vingt-trois ans de dictature. Enterrés les débats féconds, l’effervescence créatrice, l’agitation des neurones.
En lieu et place de la démocratie parlementaire apaisée et florissante tant rêvée, nous avons un pays dirigé de manière autocratique depuis près d’un an par un seul homme, une société fracturée et une économie au bord de l’abîme.