Tunisie : comment Kaïs Saïed a pris en otage la démocratie, par Marwane Ben Yahmed
Obsédé par l’instauration d’un improbable système de « démocratie directe », le président tunisien en est arrivé à fouler aux pieds les principes élémentaires de l’État de droit.
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Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 27 juin 2022 Lecture : 5 minutes.
Tout ça pour ça ? Initialement citée en exemple dans le monde – quatre organisations de la société civile se voyant même décerner le prix Nobel de la paix en 2015 –, la révolution tunisienne, première étincelle du Printemps arabe jaillie en janvier 2011, a des allures de jasmin fané et malodorant.
Fini l’exception démocratique arabe, adieu la quête de liberté, de justice et de prospérité menée par une nation unie, soucieuse de tracer son propre chemin vers un avenir radieux après vingt-trois ans de dictature. Enterrés les débats féconds, l’effervescence créatrice, l’agitation des neurones.
En lieu et place de la démocratie parlementaire apaisée et florissante tant rêvée, nous avons un pays dirigé de manière autocratique depuis près d’un an par un seul homme, une société fracturée et une économie au bord de l’abîme.
Il a fait tout l’inverse de ce qui était attendu de lui
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