Avec déjà cinq tentatives au compteur, on pourrait croire qu’Atiku Abubakar a une longueur d’avance. En février 2023, l’éternel opposant, qui fut tout de même vice-président du Nigeria entre 1999 et 2007, s’élancera pour la sixième fois à l’assaut d’Aso Rock, le palais présidentiel d’Abuja. Face à lui, Bola Ahmed Tinubu, vainqueur de la primaire du Congrès des progressistes (APC) au début de juin, ferait presque figure de novice : cette campagne sera pour lui une première. Considéré comme le godfather (« parrain ») ou le « boss » de Lagos, la capitale économique, dont il fut sénateur puis gouverneur (1999-2007), il ambitionne de succéder à Muhammadu Buhari, lui aussi issu des rangs de l’APC. Au terme de deux mandats, le président en exercice a en effet décidé de ne pas se représenter, se conformant à la Constitution.
L’alternance ?
Dos à dos pour la première fois, Abubakar et Tinubu vont rejouer le match qui, depuis l’avènement de la démocratie, oppose les deux formations habituées à se disputer la tête de l’État.
Arrivé au pouvoir en 1999, au lendemain de la mort du dictateur Sani Abacha, le Parti démocratique populaire (PDP) cherche à reconquérir la magistrature suprême de laquelle Muhammadu Buhari l’avait évincé en 2015. S’il y parvenait, Atiku Abubakar pourrait ainsi incarner la deuxième alternance démocratique du pays.
Je n’ai vu écrit nulle part qu’un faiseur de rois ne pouvait pas être roi