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Ouverture de la 40e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, le 2 février 2022. © MONTAGE JA : XINHUA-REA

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Union africaine : les illusions perdues

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[Enquête] Union africaine : entre blocages politiques et manque de moyens

« L’Union africaine a 20 ans : les illusions perdues (3/4). » Encore sous-financée et très fortement dépendante de l’étranger, l’UA peine à concrétiser les grands projets qu’elle s’est fixés en 2015. Décryptage en infographies des causes de cette inertie.

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Mis à jour le 30 juin 2022 à 09:32

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Deux décennies après la création de l’Union africaine (UA), les rouages de cette machine complexe ne semblent pas encore bien huilés, les résultats de ces vingt ans d’exercice étant bien minces… Sur le plan sécuritaire, notamment. Le continent, en particulier l’Afrique de l’Ouest, est devenu l’épicentre mondial du terrorisme et les coups d’État y sont redevenus légion, sans que l’organisation parvienne réellement à faire entendre sa voix. Les fameuses « forces en attente », pourtant « prêtes » à être activées depuis 2016, n’y ont jamais été déployées. Fin mai, lors du Sommet de Malabo sur les crises humanitaires et les changements anti-constitutionnels, Moussa Faki, président réélu de la Commission de l’UA, a lui-même fait ce constat d’échec : « Nous n’honorons pas nos propres engagements. »

Impayés

Côté développement et intégration économique, hormis l’accélération de la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en janvier 2021 ou encore le travail mené par l’Africa CDC durant la crise du Covid-19, nombre de projets phares au programme de l’Agenda 2063, fixé en 2015, restent encore embryonnaires et peinent à se concrétiser.

Si faire parler 54 États-membres d’une seule voix est une gageure, le problème principal de l’organisation reste d’ordre financier. Aujourd’hui, force est de constater que l’UA n’a pas les moyens de ses ambitions. Rongés par des crises économique ou politique, de nombreux États-membres ne se sont pas totalement acquittés de leurs contributions statutaires malgré les rappels à l’ordre. Ainsi, chaque année, le budget prévisionnel, qui est d’une part très limité et de l’autre largement financé par l’étranger, se retrouve in fine amputé de quelques précieux deniers d’impayés, entravant encore un peu plus l’exécution des vastes chantiers de l’UA.

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