Politique

RDC : après la prise de Bunagana, la fin de l’entente entre Tshisekedi et Museveni ?

Soupçons de trahison, accusations de manquement… La prise spectaculaire de la ville de l’Est par le M23 accentue un peu plus les tensions entre Kinshasa, Kigali et Kampala.

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Par - à Kinshasa
Mis à jour le 15 juin 2022 à 15:24

Des milliers de personnes vivant près de la frontière orientale de la RDC avec l’Ouganda fuient continuellement leurs foyers à la suite des attaques du M23, poussant des habitants désespérés de la province troublée du Nord-Kivu à fuir par la frontière vers l’Ouganda. © BADRU KATUMBA/AFP

C’est dans la confusion totale que, dans la nuit du 12 au 13 juin, la cité de Bunagana est tombée entre les mains du M23 après d’intenses combats avec les forces armées congolaises. Quelques heures plus tôt, les FARDC assuraient pourtant avoir repoussé une avancée du groupe rebelle sur cette ville située au pied du volcan Sabyinyo, quasiment au point d’intersection entre les frontières congolaise, ougandaise et rwandaise, sur le route menant à Goma.

« Nous demandons au président Félix Tshisekedi de saisir cette opportunité pour mettre fin à la violence et ouvrir des négociations directes avec notre mouvement conformément au conclave de quatre chefs d’État à Nairobi le 8 avril », on déclaré les nouveaux maîtres de Bunagana dans un communiqué.

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Derrière le M23, Kinshasa n’a pas tardé à désigner une nouvelle fois celui qu’il considère comme coupable. Dans un communiqué, l’armée congolaise a accusé « les terroristes du M23 soutenus par l’artillerie et les militaires de l’armée rwandaise » d’avoir attaqué ses positions près de la ville. « L’objectif poursuivi par le Rwanda est d’occuper Bunagana pour non seulement asphyxier la ville de Goma, mais aussi faire pression sur le gouvernement » congolais. Kigali continue pour sa part de démentir tout soutien au M23.

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