Dans ce dossier
Il nous a donné rendez-vous dans le quartier populaire de Zabarkan où se trouvent les locaux de L’Événement. Derrière le portail blanc décrépi, qui proclame qu’il « n’y a pas de liberté sans liberté d’informer », se cache une maison basse, presque sans fenêtres. Le soleil peine à y entrer. L’intérieur est étroit et ne paie pas de mine. Juste de quoi abriter le service commercial du journal, les archives et le bureau du patron.
Dans cette pièce où s’empilent dossiers et journaux, Moussa Aksar a soigneusement encadré une reproduction jaunie et agrandie de la carte de presse du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, enlevé à Abidjan en avril 2004. « Cette affiche me donne du courage, confie-t-il. Kieffer a été tué parce qu’il travaillait sur une enquête qui touchait les intérêts de grandes puissances. Chaque fois que je commence une enquête, je le regarde et je me dis qu’il faut continuer le travail afin d’honorer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour faire triompher la vérité. »
L’heure de la gloire et des procès
Des enquêtes, Moussa Aksar en a mené de nombreuses depuis la création de L’Événement, en 2003. Dès 2005, il fait des révélations fracassantes sur Mouammar Kadhafi et ses velléités militaires au Niger, qui lui valent ses premières « intimidations ». Beaucoup, y compris des confrères, lui conseillent d’abandonner. Le journaliste, qui se définit comme « un soldat de l’information », refuse de céder.